Jeudi 30 janvier 2020
Organisée par l’UMR DRES 7354 - Equipe droits et religions
Les animaux en religion
Le XXIe siècle sera-t-il celui des droits des animaux, supplantant ainsi les droits de l’homme dont l’inaboutissement manifeste serait une invite à se préoccuper de ces âmes plus dociles ? Ne serait-ce pas un retour aux sources ? L’expérience spirituelle s’accomplit souvent dans le respect, voire la dévotion, en tout cas l’absence d’agressivité à l’égard des animaux. De l’Egypte ancienne, en passant par les philosophes grecs jusqu’au monde indien actuel, l’animal semble parfois plus protégé, plus ménagé que l’humain. Même dans les religions du Livre l’animal, créé comme l’homme par Dieu, est entouré d’une certaine protection et son bien-être compte, notamment s’il est un animal domestique.
Pourtant, aujourd’hui, ce sont les prescriptions de sacrifices rituels tels que pratiquées par les religions juive et musulmane qui heurtent ou choquent une partie de plus en plus importante des populations notamment en Europe. La confrontation peut être globale et se placer sur le terrain de l’éthique, voire du politique ou d’un certain activisme. La lutte pour l’animal prend alors des allures de révolte selon un mode pacifique (modification de régime alimentaire...) ou plus agressive (les actions de l’association L214 par exemple...).
S’agissant de la confrontation avec les rites sacrificiels, la promotion du bien-être animal est fortement juridicisée et judiciarisée. Le droit s’est saisi de cette question et s’efforce de rendre compatible la préservation d’une liberté aussi fondamentale que celle de la religion et les avancées parcellaires des droits des animaux focalisés pour l’instant sur la préservation de leur bien-être, ou plus certainement de leur moins-mal-être dans leur mise à mort. Le droit de l’Union européenne s’est emparé de ces questions et la Cour de Justice est sollicitée pour son interprétation et son application par les Etats membres au détriment de certains rites sacrificiels des religions juive et musulmane. Dans une perspective pluridisciplinaire, cette journée permettra de mettre en lumière les diverses façons dont l’animal est vénéré dans certains cultes et de quelle façon cette vénération s’incarne aujourd’hui dans le veganisme et l’antispécisme sur le plan idéologique et dans un courant juridique favorable à la consécration et au développement des droits de l’animal.
Sacrifié sur l’autel de certaines croyances religieuses, l’animal n’est pas sans défenseurs institutionnels ou judiciaires qui s’efforcent de trouver un équilibre précaire entre une conception de la liberté de religion et le devoir de veiller à ne pas exposer l’animal à des souffrances extrêmes
MISHA
Salle Europe
5 allée du Général Rouvillois
Strasbourg
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